Retour d'expérimentation
Contexte et objectif
Thierry et Hervé ont toujours voulu être autonomes sur leur exploitation et ont donc fait le choix d’aller vers un système herbager et l'agriculture biologique.
Pour aller encore plus loin dans la simplification du travail, ils ont mis en place l’élevage des génisses sous des vaches nourrices.
Cette pratique a pour intérêt de :
- Diminuer de la charge de travail lié à l’élevage des veaux
- Valoriser le lait produit sur l'exploitation et éviter de donner des concentrés
- Diminuer problèmes sanitaires (notamment au niveau parasitisme) et une meilleure croissance des veaux
- Valoriser voire guérir des vaches à cellules
- Valoriser des pâtures non accessibles aux vaches laitières.
Description - Mise en oeuvre
Thierry et Hervé ont commencé doucement avec un essai sur 3-4 vaches nourrices et pour arriver jusqu’à 8 vaches nourrices aujourd’hui pour 20 veaux (toutes les génisses sont élevées ainsi et les veaux mâles aussi, jusqu’à leur vente à 15 jours)
Ils favorisent un vêlage de printemps car c’est la période la plus favorable en terme de parasitisme, de climat et de pousse de l’herbe. Il est aussi plus facile de pouvoir changer de vaches si celle choisie n’accepte pas le veau quand les vêlages sont groupés.
Deux points de vigilance sont à avoir en tête pour que cette pratique soit pleinement avantageuse. Premièrement, il est conseillé de mettre en contact le/les veaux et la nourrice dans un parc relativement petit pour faciliter l’approche de la vache par les veaux. Il est nécessaire d’être attentif durant les 15 premiers jours pour vérifier que le ou les veaux tètent bien. Ensuite, pour éviter que les veaux deviennent sauvages, il faut aller les voir quotidiennement et rester au moins 15 min dans le paddock pour les habituer.
Le pâturage est géré comme pour les laitières car les besoins des nourrices sont importants et les veaux ne doivent manquer de rien. En effet, entre 0 et 6 mois, il n’y a pas de possibilité de croissance compensatrice sur les veaux.
Les génisses sont sevrées à 5-6 mois et les vaches nourrices retournent dans le troupeau des laitières pour finir leur lactation.
Après le sevrage, les génisses sont enfermées 1 semaine pour éviter qu’elles s’échappent pour retourner avec les nourrices. Elles sont alors vermifugées avec un produit en phytothérapie.
Résultats
- Des génisses en bonne santé, avec une meilleure croissance et n’ayant pas besoin de concentrés.
- Environ 1000 à 1200 L de lait consommés par génisse,
- Economie en vermifuges et frais vétos car les génisses sont moins sensibles
- Gain de temps et de confort de travail : pas de nourrissage des veaux, pas de vaches à mettre sur bidon, pas de paille et de fumier à faire dans des bâtiments où il est souvent nécessaire de le faire à la main.
Reproductibilité
Pour mettre en place cette pratique il est important :
- De ne pas être limité dans ses surfaces en prairies,
- D’accepter de passer du temps avec les animaux pour éviter qu’ils soient trop sauvages
- D’avoir de bonnes clôtures pour éviter les fugues des veaux