Contexte et objectif
Face à la difficulté des chevriers laitiers à valoriser leurs chevreaux, plusieurs éleveurs du groupe CIVAM petits ruminants se sont questionnés sur la pratique des lactations longues.
Certains d’entre eux, comme Corinne installée près de Bayeux sur un petit élevage de 38 alpines la pratiquent depuis plusieurs années.
L’objectif pour Corinne :
- Dégager de la trésorerie toute l’année
- Assurer la disponibilité de ses produits toute l’année sur les marchés
- Préserver la santé du troupeau (moins de casse, moins de frais vétérinaires, longévité du troupeau…)
- Pas de pression sur le renouvellement car le troupeau vieillit mieux
- Limiter le nombre de chevreaux difficilement valorisables
- Moins de travail à la période des mises bas
- Gain en coût d’élevage des chevrettes
Les inconvénients :
- Traite toute l’année (plus de période tarissement)
- Moins bonne valorisation de la bonne génétique des meilleures chèvres
- Mises bas plus compliquées quand elles ne sont pas régulières : portées multiples (beaucoup de triplés), toxémie de gestation
Description - mise en oeuvre
Elle pratique la lactation longue sur toutes ses chèvres : sur son troupeau de 38 CL, seulement 3 ou 4 partent à la reproduction tous les ans car elles ne tiennent pas en lait.
Les chevrettes sont mises à la reproduction dès 1 an et restent en lactation pour celles qui tiennent en lait, ce qui leur permet de terminer leur croissance sans l’épreuve physique de nouvelles mises bas.
Elle permet également aux chèvres les plus vieilles de prolonger leur carrière laitière en ne les remettant pas à la reproduction : certaines vieilles chèvres ont 11 ans et sont en lactation longues depuis 4 ans.
La lactation longue ne l’empêche pas d’être en mono-traite de fin août jusqu’aux mises-bas suivante.