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La technologie des micro-organismes efficaces (EM) aurait surgi au cours des années 80, fruit des recherches conduites par un professeur d’horticulture japonais, Teruo Higa, sur les techniques de compostage fermenté en milieu anaérobie. Ces EM sont constitués d’une multitude de micro-organismes bénéfiques d’origine naturelle : bactéries photosynthétiques, bactéries acido-lactiques, bactéries fixatrices d’azote, actinomycètes, levures et champignons mycorhiziens ou décomposeurs.

Durant les années 1990, l’association de paysans d’Amérique Latine, sensibilisés à la l’utilisation des EM, et des chercheurs japonais ont développé une technique artisanale pour produire des micro-organismes à partir de litière forestière et de matériaux disponibles et facilement accessibles dans les fermes. Cette méthode de fabrication est basée sur la récupération et la multiplication de micro-organismes présents naturellement dans les sols. En plus d’assurer l’autonomie des paysans et de limiter significativement les coûts de production, cette technique présente l’avantage de mobiliser des souches natives et adaptées au milieu et aux conditions pédoclimatiques locales.

Aujourd’hui en France, plusieurs agriculteurs, éleveurs, arboriculteurs utilisent cette technologie pour répondre à certains besoins au sein de leur ferme : stimuler l’activité biologique, améliorer la fertilité et la structure du sol, renforcer le système immunitaire des cultures, assainir les bâtiments, etc. Les effets bénéfiques de l’utilisation des EM sont multiples.

En bâtiments d’élevage, la pulvérisation de micro-organismes, dilués à 5-10 %, sur les déjections des animaux accélèrent le compostage à conditions d’avoir une litière suffisante (paille, copeaux de bois). En plus de lutter contre les mauvaises odeurs des déjections animales, l’application d'EM sur la litière limite la propagation de pathogènes, et la prolifération des mouches. Pour un traitement de l’aire paillée, un pulvérisateur de 10 litres permet de traiter une surface d’environ 100 m².

Quelle que soit la méthode de compostage des fumiers (érection du tas en une seule fois, accumulation progressive, ou lombricompostage), l’inoculation de EM améliore les processus de dégradation des matières organiques, permettant d’accroître la biodisponibilité des substances fertilisantes lors de l’épandage.

Dans le cas d’une utilisation de broyats de bois comme litière, le phénomène de faim d’azote peut être évité : toute matière organique carbonée apportée au sol doit avoir entamé son processus de décomposition. Le tas de broyat, mélangé aux déjections animales, pourra être inoculé avec des EM pour accélérer son processus de dégradation et être épandu plus tôt, dès l’apparition des mycéliums colonisant le tas.

Prochainement, des formations seront organisées auprès de nos groupes pour expérimenter une technique de lactofermentation visant à sélectionner, multiplier et activer des micro-organismes issus de la litière forestière et de tester son application dans l’amélioration du processus de compostage des fumiers.