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Malgré un différentiel de production de 37% de moins dans les fermes APAD, les agriculteurs gagnent 44% de revenu disponible en plus par UTHF !

tableauLes données technico-économiques 2019 de l’Association Pour l’Agriculture Durable de la Manche (12 fermes dont 11 en bio) ont été analysées et comparées à celles des références régionales bovin lait de Normandie (« RICA », 98 fermes tout confondu). La comparaison des deux systèmes de production montre une logique différente : les fermes du groupe CIVAM APAD produisent presque 100 000 L/UTH de moins que les fermes du RICA.

Si les troupeaux de ces premières sont en moyenne plus petits (38 UGB en moins), avec une plus grande proportion de vaches en production grâce à un taux de renouvellement plus faible (23% contre 35%) ; c’est surtout la volonté de produire en cohérence avec leur système et de manière économe qui amène les paysans à ne pas aller chercher les « derniers litres ». Malgré ce différentiel de production de 37% de moins dans les fermes APAD, les agriculteurs gagnent 44% de revenu disponible en plus par UTHF !


Comment l’expliquer ?

Malgré des SAU moyennes plus petites, elles sont essentiellement dédiées aux fourrages, ce qui permet aux fermes APAD de faire pâturer leurs vaches sur deux fois plus de surfaces que les exploitations du RICA (76.4 ares d’herbe/UGB contre 40.7 ares d’herbe/UGB). Ainsi, leurs charges liées à l’alimentation du bétail sont 3 fois plus faibles (58€/1000L contre 165€/1000L).

tableau2L’achat de concentrés représente le poste alimentaire le plus important (93€/1000L) dans les fermes du RICA. Le montant est 5 fois plus élevés que pour les fermes APAD (19€/1000L), dans lesquelles les coûts de production des fourrages sont la charge la plus élevée (25€/1000L).
Cette réduction des charges est contiguë à la tendance des fermes du Réseau Agriculture Durable, qui misent sur l’herbe pour maximiser leur valeur ajoutée tout en préservant l’environnement. Ces éléments reflètent les caractéristiques des systèmes herbagers durables.
Les indicateurs économiques montrent de meilleurs résultats chez les fermes du groupe APAD. On remarque aussi que les fermes du groupe sont plus diversifiées, les productions secondaires contribuant à augmenter le revenu. Ces meilleures performances s’expliquent pour l’APAD par des produits supérieurs, notamment dû au fait que la majorité des fermes soient en Bio, avec des taux plus élevés et des charges légèrement plus faibles (surtout grâce à la réduction des charges alimentaires), rapportés aux 1000L.

 

 
tableau3Sur le plan social, l’activité des fermes du groupe APAD rémunère mieux le travail (qu’il soit salarié ou non). Il contribue également plus à l’emploi sur leurs territoires (1 UTH pour 73 000L produits ; contre 1UTH pour 122 000 L produits).

Le résultat social par UTH (résultat courant augmenté des charges de main d’œuvre et cotisations) est 40% plus élevé pour le groupe APAD. De plus, les charges de main d’œuvre aux 1000L sont environ trois fois supérieures à celles du RICA. On peut aussi noter que les fermes du groupe sont plus transmissibles, avec notamment des immobilisations de bâtiments et de cheptels plus faibles que le RICA.